Vous le savez, nous, incorrigibles êtres humains, sommes les as des paradoxes.
Un de ces étranges paradoxes a été brillamment mis en évidence par la conteuse-chercheuse Brené Brown. Elle expose les conclusions de ses recherches dans cette pétillante et délicieuse conférence Ted :
Alors, quel est ce fameux paradoxe qui me parle tant en tant que coach ?
Il s’agit de celui la vulnérabilité, qui se trouve être
- à la fois au cœur de la HONTE et de la PEUR, et des problèmes d’estime de soi
- et en même temps la source de la JOIE, de la CRÉATIVITÉ, du sentiment d’APPARTENANCE et de l’AMOUR.
Nous voilà bien !
Et, alors, comment gérons-nous ce paradoxe dans nos existences ?
Plutôt mal à vrai dire. La plupart des gens s’anesthésient. En consommant des biens en excès pour s’offrir des shoots de plaisir, en s’abrutissant d’écrans, avec la nourriture, l’alcool, les drogues ou les médicaments, etc.
Le hic, c’est que cette stratégie anesthésie TOUT, sans distinction : les émotions désagréables qui nous poussent à nous comporter ainsi, mais aussi les autres, la joie, la gratitude, le bonheur. Et biensûr, c’est le cercle vicieux. Car en s’anesthésiant, on se sent encore plus vulnérable alors on s’anesthésie encore plus… et la solution devient le problème.
Mais alors, comment font ceux qui y arrivent ?!?
Au cours de ses recherches, Brené Brown a étudié les personnes qui s’en sortent bien avec ce paradoxe. Leur point commun est qu’elles croient profondément en leur propre valeur ont un fort sentiment d’amour et d’appartenance.
Formidable ! Mais cela ne se décrète pas… Alors quel est leur secret ? Comment font-elles ?
Ce que ses recherches ont montré, c’est que ces hommes et ces femmes ACCEPTENT PLEINEMENT LEUR VULNÉRABILITÉ. Ils ne luttent pas contre (et ne se font surtout pas violence !).
- Ils ont le COURAGE d’être imparfaits, de raconter qui ils sont de tout leur cœur.
- Abandonner l’idée de « qui ils devraient être » et être simplement « qui ils sont » leur permet d’être plus bienveillants et empathiques avec eux-mêmes et les autres, et donc d’avoir des relations de qualité, d’être connectés aux autres.
- Ils pensent sincèrement que ce qui les rend vulnérable les rend « BEAUX ».
Ils ne pensent pas que c’est inconfortable ou atroce, juste que cette vulnérabilité est NÉCESSAIRE. Ils acceptent pleinement l’INCERTITUDE et leur impuissance à contrôler ou prévoir ce qu’il adviendra (serait-ce ce fameux lâcher-prise ?).
Et la conclusion de la chercheuse est désarmante de simplicité (et évidente me direz-vous) : le meilleur moyen de vivre est d’accepter sa vulnérabilité et de juste se dire « je suis bien comme je suis » (« I am enough »).
Alors oui cela parait évident. Mais y croyons nous vraiment au fond de nous ?
Le souci c’est que ce n’est absolument pas la musique qui berce et rythme nos journées ! Bien au contraire. C’est exactement le message inverse qui nous bombarde en permanence au point de nous faire oublier cet essentiel. Nous nous berçons de beaucoup d’illusions... et avec quels dégâts à la clé !
En tant que professionnel de l’accompagnement, je fais évidemment le parallèle avec ce que j’entends au cours des séances avec mes clients. Et ce paradoxe de la vulnérabilité est au cœur de ce qui pousse la plupart de mes clients à venir me voir.
Alors que faire ?
Biensûr, changer son rapport à soi et à sa vulnérabilité ne se décrète pas non plus. C’est un chemin difficile dont le premier pas est la prise conscience que l'on fait fausse route et le second est d'accepter ce qui est : il est illusoire d'espérer se débarrasser de sa part de vulnérabilité. Elle fait partie de nous. Point. (ouille !) Et c'est une bonne nouvelle, car comme le souligne si bien Brené, c'est elle qui nous rend beaux et belles ! Alors surtout ne la cachons plus !
Et je vais terminer par une bonne nouvelle : cette autre façon d'être au monde et à soi peut s’expérimenter, se vivre, s’apprendre pas à pas. La preuve ? J’ai la chance d’en être témoin, très souvent, au cours de mes accompagnements. C'est ce qui fait la beauté de mon métier...